Cette boîte d’une grande qualité de fabrication et de raffinement a été réalisée par la maison Jean-Francois Bautte & Compagnie, célèbre pour ses objets musicaux et mécaniques en or et émail.
Jean-François Bautte (1772-1837) était le fils d’un émailleur genèvois, Abraham Bautte. Il commence son apprentissage en 1789 dans l’atelier des « monteurs de boîtes » Jacques-Dauphin Moulinié (1761-1838) et Jean-François Blanchot. En 1793, Bautte s’associe pour former Moulinié & Bautte, monteurs de boîtes. Le 1er octobre 1804, Jean-Gabriel Moynier (1772-1840), horloger genevois, les rejoint et l'atelier est rebaptisé Moulinié, Bautte & Cie, fabrique d'horlogerie, avant de devenir en 1808 Moulinié, Bautte et Moynier. Apres le départ de Moulinié en 1824, Bautte et Moynier continue leur activité sous le nom Bautte et Moynier jusqu’en 1831 lorsque Moynier s’installe seul. Jean-Francois Bautte continue donc seul jusqu’en 1855 lorsque son fils reprend l’affaire.
Bautte se distingue surtout pour la richesse de son émaillage, évident dans cette tabatière avec un décor émaillé en noir d’une abondance d’enroulements feuillagés qui rappellent les tapisseries aux feuilles d'aristoloche du XVIIe siècle. Bautte a collaboré avec d’autre grands artisans dont Jean-Louis Richter (1766-1841), considéré comme le plus grand émailleur suisse connu pour ses paysages lacustres et de montagne sur fond opalescent et guilloché pour simuler un coucher ou lever de soleil. De la même façon, Bautte se fournissait régulièrement, sinon exclusivement, en micromosaïque chez Barberi.
La famille Barberi, établie à Rome, était en effet très connue pour ses micromosaïques. Michelangelo (1787-1867) produisait des plateaux de table alors que son oncle Gioacchino fabriquait surtout des miniatures. Ce dernier est réputé pour avoir inventé les tesselles en émail noir et connu pour ses sujets animaliers. Ses œuvres, comme pour notre présente micromosaïque, reprennent généralement des tableaux et sont d’un réalisme époustouflant.