Fondée en 1815 par Jean Beurdeley, la maison Beurdeley construit principalement sa réputation grâce au fils de ce dernier, Louis-Auguste-Alfred, qui succède à son père en 1840 et ouvre une grande enseigne au Pavillon de Hanovre. Essentiellement renommée pour le raffinement de ses orfèvreries, la société connaît un succès et une réputation durables sous la direction d'Alfred-Emmanuel-Louis Beurdeley, à sa tête de 1875 jusqu'à sa fermeture en 1895. L'atelier de Beurdeley est vendu par la Galerie Georges Petit à Paris les 6 et 8 mars et les 27 et 28 mai 1895, où un exemplaire de notre horloge (ou peut-être la même) a été proposé.
Tandis que le contemporain de Beurdeley, François Linke, est reconnu pour avoir produit de multiples et divers régulateurs d'après l'original de Philippe Caffieri, le nombre d'exemples réalisés par Beurdeley est beaucoup moins important : le nôtre étant l'un des deux seuls officiellement repertoriés. Une pendule plaquée d'ébène, que l'on pense être celle-ci, figure dans le catalogue de la vente de mai 1895 de l'atelier de Beurdeley comme lot 38, et aurait été exposée au stand de l'ébéniste à l'Exposition universelle de Chicago en 1893 (C. Mestdagh, L'Ameublement d'art français : 1850-1900, Paris 2010, p. 182).
Une autre pendule, que l'on pense être la seconde enregistrée, est plaquée de malachite et a été vendue chez Christie's, New York, le 19 et 20 octobre 2011, lot 118. Le modèle original du XVIIIe siècle, executé par Balthazar Lieutaud, Philippe Caffieri et Ferdinand Berthoud, est aujourd'hui conservé à la Frick collection à NY (cf. T. Dell, The Frick Collection, NY, vol. V, pp. 314-32 et C. Ryskamp, Art in the Frick Collection, New York, 1996, p. 198.)
Dans une critique sur les oeuvres de ses contemporains français à l'Exposition universelle de 1893, le bronzier Albert Susse décrit brièvement « la pendule Louis XVI de Caffiéri le fils » exposée au stand de Beurdeley (op. cit. p. 182). Publié près de huit ans après l'Exposition, le Rapport du comité des prix de la commission colombienne de 1901 confirme sans conteste que Beurdeley y a exposé son régulateur au char d'Apollon avec un grand succès, décrivant une « horloge de salle en ébène ornée de motifs en bronze doré, surmontée d'un groupe de chevaux de bronze conduits par Apollon sur un char » (op. cit., p. 919).
Deux pendules de François Linke réalisées d'après le même modèle ont été vendues respectivement chez Christie's à Londres, le 11 mars 2015, lot 200, et chez Sotheby's à Paris lors de la vente de la collection de Robert de Balkany à Paris, les 28 et 29 septembre 2016, lot 327.