Le bronzier Pierre-Philippe Thomire (1751-1843) reçut une double formation, d’une part à l’Académie de Saint-Luc auprès des sculpteurs du XVIIIe siècle Pajou et Houdon, et d’autre part dans l’atelier du bronzier Gouthière. Dès le début du XIXe siècle, il connut la renommée pour ses bronzes d’ameublement, horloges, candélabres et autres objets décoratifs en bronze doré. Il participa aux Expositions des Produits de l'Industrie de 1806 et de 1809, et y reçut à chaque fois une médaille d'or. Son entreprise fut l’une des plus prospères de la période Empire, même après le départ de Napoléon, son plus important mécène. À partir de 1819, l'entreprise prend le nom de Thomire & Compagnie.
Nos vases s’inspirent d’un modèle antique avec leur corps ovoïde, des anses en rouleau terminées en volute, des palmettes et un décor appliqué de figures drapées. Ils sont à rapprocher d’une paire de vases conservée au Musée du Louvre (inv. OA 10220), dont un modèle similaire fut vendu chez Christie’s, Londres, le 20 janvier 2005 , lot 116. A la différence de nos vases, leur corps est orné d’une danse de bacchantes. Sa forme s’inspire d’un modèle d’Odiot pour une fontaine à thé qu’il avait présenté à l’exposition de l’an X (1801) et représenté sur le portrait de l’orfèvre par Robert Lefèvre en 1822 (Detroit Institute of Art, inv. 81.692).
Une paire de vases d’un modèle similaire aux nôtres fut vendue chez De Baeque et Associés à Lyon, le 9 mars 2019, lot 208. Leur décor est cependant mat et brillant, l’un représentant Ganymède et l’Aigle comme nos deux vases, et l’autre Hébé et sa coupe. Leur forme a été largement déclinée par Thomire et l’on retrouve des vases avec quelques variations dans le décor, notamment sur des pendules. Nous pouvons ainsi citer une paire de vase formant candélabres vendus chez Christie’s, Londres, le 7 juillet 2005, lot 405.