[RÉVOLUTION FRANÇAISE]
Fragment de papier peint à motifs révolutionnaires, “Unité de la République - Droits de l’Homme - Liberté - Egalité”, Paris : manufacture indéterminée, v. 1792.

Remarquable fragment de papier peint orné de motifs révolutionnaires.

Cette feuille porte un décor à la grammaire typique d'une production apparue avec les bouleversements révolutionnaires. En effet, le nouveau service des Bâtiments civils, à qui échoit la charge de faire disparaître des murs des lieux publics ce qui peut rappeler l'Ancien Régime, passe des commandes importantes aux diverses manufactures parisiennes. Le papier peint devient support idéologique, se prêtant admirablement à une volonté de rupture franche par son faible coût, sa facilité de pose et sa rapidité de fabrication. (Velut, Décors de papier, p. 144).

Ce fragment est accompagné d’un cartel explicatif qui le replace dans la collection de Noël Cadéot, historien gersois de la première moitié du XXe siècle. L’encart indique que le fragment aurait été prélevé en 1902, dans une salle située à l’étage du Couvent des Jacobins de la rue Saint-Honoré, lieu de réunion du Club du même nom durant la période révolutionnaire. Ceci semble peu vraisemblable, “tous les bâtiments claustraux élevés sur cet emplacement, servant ci-devant aux religieux Jacobins, [ayant] été démolis en prairial an III [20 mai – 18 juin 1795], par suite du décret de la Convention.” (Monin & Hazard, Sommier... t. I, art. 847, p. 314). Ce papier peint provient plus probablement d'une des salles officielles du régime républicain (Assemblées, tribunaux révolutionnaires, administrations, ministères), auxquelles ce type de papier-tenture étaient destinés.

685 x 523 mm. Fragment de papier peint foncé puis imprimé à la planche, encadré. Assemblage de plusieurs lés. Décor polychrome : fond beige, motifs isolés de couleur saumon, orange, jaune et ocre, ombrés de gris. Motifs de trophées militaires (canons, épées, fusils, boulets) que jouxtent des cartouches “Liberté” ou “Egalité” ; de bonnets phrygiens portant l’inscription “Unité de la République”, surmontant des faisceaux de licteurs ; d’arbres de la liberté portant un cartouche “1792”, au pied desquels sont posées des tables de la loi portant l’inscription “Droits de l’homme” (mouillures éparses, rares craquelures ; une fenêtre d’environ 155 x 140 mm, masquée par le cartel, a été ménagée dans le coin inférieur droit du fragment).
Provenance : Noël Cadéot (cartel) ; Vente Hôtel Drouot, 17 novembre 2010, lot n°164.

Remarkable fragment of wallpaper decorated with revolutionary motifs. A typical example of the manufactured production intended to decorate the official rooms of the new regime of the first French Republic.