Le présent modèle porte une robe fourreau de la mode de la fin du Consulat et du début de l’Empire. Les manches-ballons très courtes et le décolleté arrondi ceinturé sous la poitrine ramènent aux années 1806 –1808. Le décolleté se fera plus carré par la suite, et la manche un peu plus longue sous l’épaule. La créole à l’oreille ou les boucles rabattues sur le front se rapprochent de la coiffure de Madame von Cotta dans la peinture réalisée par Gottlieb Schick (1776-1812) (Staatsgalerie, Stuttgart, inv. GVL 87) et illustre bien l’anticomanie bien en place dans le vestiaire du début du XIXe siècle. NOTE SUR L'ARTISTE – BOILLY, INVENTEUR DU PORTRAIT EN SÉRIE
Boilly (1761-1845) fût le meilleur chroniqueur – et peut-être le plus apaisé – d'une période bien mouvementée de l'histoire française, la fin de l'Ancien Régime et le début du XIXe siècle. Exerçant avec tendresse, et sans omettre une certaine malice, son métier de peintre à chaque régime qu'éprouva le pays – la Révolution, la Ière et éphémère République, le Directoire, le Consulat, l'Empire, la Restauration, la Monarchie de Juillet –, il aura fourni une photographie bien précise de son siècle.
Après la Révolution et l'affaiblissement d'un pouvoir central qui commandait aux artistes des œuvres conséquentes, occupant des ateliers de grandes échelles parfois sur plusieurs années, les artistes ont pu se retrouver dans une situation assez précaire. Boilly comprit la période avec intelligence et observa la déroute de l'aristocratie contrebalancée par l'essor d'une nouvelle classe sociale bourgeoise, citadine, aux revenus confortables, mais sans privilège. Il songea à un moyen d’offrir à cette population un produit accessible et personnel. Lui vint l’idée de fournir un portrait standardisé qui conservera toujours les mêmes dimensions (environ 20 x 15 cm), les mêmes châssis, sur une toile à la même préparation crème pour recevoir un semblable fond brun, et qui s’accompagnera d’un même cadre. Le lancement se produit au Salon de 1800 dans lequel l'artiste fait inscrire au livret sous le numéro 39 'plusieurs portraits faits chacun en une séance de deux heures'. Habile publicitaire, Boilly précisa son adresse complète au livret 'rue du faubourg Saint-Denis, près le boulevard, la 2e porte cochère à gauche'. Le succès se propagea rapidement et devint une source de revenu stable pour ce prolixe artiste n'abandonnant pas par ailleurs le reste de ses talents. Son fils Jules Boilly (1796-1874) évoqua le nombre de 5,000 portraits réalisés par le peintre et la vente organisée par Boilly en 1829 évoque dans son avant-propos 4,500 portraits. Le nombre exact pourrait être une approximation du peintre prenant en compte son rendement journalier.
Que les modes changèrent et que les cadres furent dépassés durant les trente-cinq ans qu’il en réalisa : qu'importe, toute une société voulut son portrait par Boilly. Le prix plutôt fixe ne fluctuant qu'aux mouvements de l’inflation attira une clientèle très variée dans une démarche qu’on pourrait qualifier aujourd'hui de démocratique. Les lots 166 à 185 présentent un bel échantillon de cette partie de l’histoire de la peinture qui n'est pas sans évoquer la photographie à venir quelques années plus tard.
相關文章
Sorry, we are unable to display this content. Please check your connection.
Le tableau est sur sa toile et son châssis d'origine. Il est peint sur une toile fine et la trame de la toile est visible par endroits. Il possède un réseau de craquelures un peu prononcé et visible dans les parties claires. On constate quelques retouches ponctuelles ayant légèrement viré dans le fond et sur le visage du modèle (autour du nez). Le tableau possède une jolie matière et de jolis empâtements dans l'ensemble. A l'UV, on constate les retouches précédemment mentionnées dans le fond et sur le visage. Sous un vernis uniforme. Dans un cadre en bois doré avec une vitre et un cartouche ‘L. BOILLY’ (approx. 34 x 28,5 x 6 cm).
English
The painting is unlined and on its original stretcher. It is painted on a thin canvas and the weft of the canvas is visible in places. It has a slightly pronounced network of cracks, visible in the lighter areas. The background and the model's face (around the nose) have been lightly retouched.The painting has a nice material and impasto throughout. On UV, the aforementioned retouching can be seen in the background and on the face. Under a uniform varnish. In a gilded wooden frame with glass and 'L. BOILLY' cartouche (approx. 34 x 28.5 x 6 cm).
列印報告
預計金額計算機
拍品 172拍賣 23798
Portrait d’une femmeLOUIS-LÉOPOLD BOILLY (LA BASSÉE 1761-1845 PARIS)估價: EUR 1,000 - 2,000