Dans Blossom of white Fingers, deux mains s’élancent, autonomes, affranchies, comme un bouquet de fleurs. Qu’ont-elles à offrir ? Sinon qu’attendent-elles ? Peut-être ne se rencontrent-elles que pour la première fois ?
Blossom of white Fingers présente les mains de Dana Steichen. Elles se touchent avec distance, comme pour vérifier qu’elles appartiennent au même corps. Le poignet droit se casse tandis que le gauche l’accompagne. L’une doit épouser l’autre, main dans la main. L’élan des avant-bras, légèrement obliques, mais aussi la surexposition de l’image, donnent à voir la fragilité des fleurs. Le fond indéfini, à la texture molletonnée et aux tons chair, met en avant le volume.
Après des séjours en France, à Venise puis en Grèce, Edward Steichen revient à New-York en 1923 avec la volonté d’approfondir son travail sur la nature. C’est « une nouvelle forme de liberté » pour le photographe. Cette aspiration se nourrit notamment des lectures de The curves of life de Theodore Andrea Cooke et des écrits de Goethe. Ses photographies de bégonias, de digitales pourprées évoluent quelque fois avec des mains.
À Athènes, les bras d’Isadora Duncan deviennent des colonnes inventées du Parthénon. L’aboutissement de cette recherche se révèle avec Blossom of white Fingers. Les mains de Dana éclosent pour cette image poétique et romantique.

In Blossom of white Fingers, two hands unfold, independent and free, like a bouquet of flowers. What are they offering? Or what are they expecting? Are they perhaps meeting for the first time?
Blossom of white Fingers depicts the hands of Dana Steichen. They tentatively touch, as if to confirm that they belong to the same body. The right wrist bends at an angle, while the left seems to follow the movement. They are meant to be together. The fluid unfurling lines and the picture’s delicate tones, suggest the fragility of flowers. The soft background, with its hazy texture and skin-like tones, is a subtle foil to the subject of the image.
After travelling to Paris, Venice and Greece, Edward Steichen returned to New York in 1923, determined to further his work on nature. For the photographer, this was “a new kind of freedom”. This ambition derived most notably from reading The curvesof life by Theodore Andrea Cooke, as well as the writings of Goethe. Steichen’s photographs of begonias and foxgloves sometimes incorporate hands.
In Athens, Isadora Duncan’s arms turn into fantastical columns for the Parthenon. These studies culminated in Blossom of whiteFingers. Dana’s hands bloom in this poetic and romantic picture.