Details
PROBABLEMENT ITALIE, XVIIIE OU XIXE SIÈCLE
Éléphant
serpentine, sur un support postérieur en bois couvert de velours rouge
H. 23 cm (9 in.), H. totale : 28 cm (11 in.)
Provenance
Probablement Eugène Schneider (1868-1942) et son épouse Antoinette de Rafélis Saint-Sauveur (1875-1969), dans leur hôtel du 34 cours Albert Ier, Paris ;
Puis par descendance à leur fille May Schneider (1902-1999), épouse de Pierre de Cossé-Brissac, 12e duc de Brissac (1900-1993) ;
Puis par descendance leur fille Marie-Pierre de Cossé-Brissac (1925-2024), Paris.
FURTHER DETAILS
A SERPENTINE ELEPHANT, PROBABLY ITALIAN, 18TH OR 19TH CENTURY

This sinuous elephant embodies the fascination with hardstone objects that graced the homes of collectors from the 17th through the early 19th century. This trend can be traced in several renowned collections, such as that of the Duke of Aumont, which marked the height of this fashion. At his 1782 estate sale, many prestigious buyers—among them Louis XVI and Marie-Antoinette—acquired such pieces in large numbers. These hardstone objects were primarily created in Italian workshops, using either repurposed antique stone or modern stone sourced from quarries in Italy and beyond. This market was supported by the rise of the Grand Tour in Italy, when cultivated travelers acquired numerous items whose models were often inspired by classical sculpture. The creation of the Sala degli Animali (Hall of Animals) in the Vatican Museums under Pope Pius VI (1775–1799) further reflects the vogue for sculpted animals dating back to antiquity -elephants being a frequent motif, especially on sarcophagi with Bacchic iconography.

The most famous elephant in Italy at the time was the one conceived by sculptor and architect Gian Lorenzo Bernini at the request of Pope Alexander VII (1655–1667), serving as the base for an obelisk in the Piazza Santa Maria sopra Minerva in Rome. Depicted standing, its head turned and its trunk pointing toward the arms of the Pope’s family—the Chigi—this elephant may have served as a model for the sculptor of our version. This reduction is more naturalistic, as the sculptor did not have to accommodate the weight of an obelisk, which had forced Bernini to compress the animal’s legs and add a structure resembling a howdah or palanquin on its back. Potential buyers of such objects would likely have understood the reference to Bernini and, more broadly, to Rome itself. The sculpture became one of the city’s most iconic landmarks, as evidenced by contemporary guidebooks. Dominique Magnan, in his guide La ville de Rome ou Description abrégée de cette superbe ville (published in 1778), describes Bernini’s work as follows: “An Egyptian obelisk, erected in 1667 by Alexander VII under the direction of Bernini, who placed it on the back of a marble elephant, sculpted by Ferrata […] The elephant bearing it stands on a pedestal and is of a very fine proportion relative to the obelisk.”

The prestigious provenance of this rare pachyderm evokes the refined taste of two important families: the Schneiders and the Cossé-Brissacs. Founded in 1836 by brothers Adolphe and Eugène Schneider in Le Creusot, the Schneider company initially specialized in mining and steel production before expanding into an international industrial group. The Parisian townhouse known as the Hôtel de La Ferronnays, purchased in 1900 by Eugène II Schneider (1868–1942) at 34 Cours Albert Ier, was built in the mid-19th century. The building, now home to the Brazilian Embassy, was later renovated by the architect Ernest Sanson. In addition to the Château de la Verrerie in Le Creusot, the family also owned the Château d’Apremont, inherited from the family of Eugène’s wife, Antoinette de Rafélis de Saint-Sauveur.
The elephant later entered the collection of their daughter Marie-Zélie, known as May (1902–1999), who married Pierre de Cossé, 12th Duke of Brissac (1900–1993). The couple lived in Paris and also at their château in La Celle-les-Bordes in the Yvelines, inherited from the Duchess of Uzès, Pierre de Cossé-Brissac’s grandmother. The château’s interior decoration was immortalized in watercolors by Alexandre Serebriakoff. Their daughter, Marie-Pierre de Cossé-Brissac (1925–2024), a philosopher and writer, later inherited the sculpture.
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Cet éléphant en serpentine incarne l’engouement pour les objets en pierres dures qui ornent les intérieurs des amateurs du XVIIe siècle au début du XIXe siècle. En attestent certaines collections célèbres comme celle du duc d’Aumont qui marque l’apogée de cette mode et dont la vente en 1782 voit les clients prestigieux acheter massivement, à l’instar de Louis XVI et Marie-Antoinette. Ces objets en pierres dures sont créés en majorité dans des ateliers italiens à partir de pierres antiques remployées ou modernes tirées des carrières italiennes ou étrangères. Ce marché est soutenu par le développement du « Grand Tour » en Italie. Les ateliers fournissent aux voyageurs éclairés nombre d’objets dont les modèles sont souvent antiques. La création de la salle des animaux aux musées du Vatican sous Pie VI (1775-1799) rappelle la vogue pour les animaux sculptés dès l’Antiquité, dont l’éléphant, visible notamment souvent sur les sarcophages à iconographie bachique.

L’éléphant le plus célèbre d’Italie est alors celui imaginé par le sculpteur et architecte Bernin à la demande du pape Alexandre VII (1655-1667) pour le piédestal d’un obélisque pour la Piazza Santa Maria sopra Minerva à Rome. Représenté debout, la tête tournée et désignant de sa trompe les armes de la famille du pape, les Chigi, cet éléphant aurait pu servir de modèle au sculpteur de notre version en serpentine. Cette réduction est plus naturelle, car le sculpteur n’a pas eu à se soucier du poids de l’obélisque, qui avait contraint Bernin à serrer les jambes de l’animal et ajouter sur son dos une structure semblable à un howdah ou palanquin. Les clients potentiels pour ce genre d’objet pouvaient sans doute comprendre la référence à Bernin et plus largement à Rome. La sculpture fait partie des monuments célèbre de la ville comme le prouvent les guides de l’époque qui l’évoquent. Ainsi, Dominique Magnan, dans son guide La ville de Rome ou Description abrégée de cette superbe ville publié en 1778, décrit l’œuvre de Bernin : « Un obélisque égyptien, élevé en 1667, par Alexandre VII, sous la direction du Bernin, qui l’a placé sur le dos d’un éléphant de marbre, exécuté par Ferrata […] L’éléphant qui le porte est placé sur un piédestal et d’une très belle proportion par rapport à l’obélisque ».

La provenance prestigieuse de ce rare pachyderme évoque le goût de deux importantes familles, les Schneider et les Cossé-Brissac. Fondée en 1836 par les frères Adolphe et Eugène Schneider au Creusot, la compagnie Schneider se spécialise tout d’abord dans les activités minières et sidérurgiques avant de se diversifier, devenant un groupe international. L’hôtel particulier parisien dit hôtel de La Ferronnays, acheté en 1900 par Eugène II Schneider (1868-1942) au 34 cours-Albert Ier, a été construit au milieu du XIXe siècle. L’architecte Ernest Sanson réalise pour la famille des transformations encore visibles dans ce lieu qui accueille l’ambassade du Brésil depuis 1971. Outre la Verrerie au Creusot, la famille reçoit également au château d’Apremont racheté à la famille de l’épouse d’Eugène, Antoinette de Rafélis de Saint-Sauveur. L’éléphant fait ensuite partie des collections de leur fille Marie-Zélie dite May (1902-1999) qui épouse Pierre de Cossé, 12e duc de Brissac (1900-1993). Le couple réside à Paris mais également dans leur château de La Celle-les-Bordes dans les Yvelines, hérité de la duchesse d’Uzès, grand-mère de Pierre de Cossé-Brissac, dont la décoration a été immortalisée par les aquarelles d’Alexandre Serebriakoff. Leur fille Marie-Pierre de Cossé-Brissac (1925-2024), agrégée de philosophie et écrivaine, recueille ensuite la sculpture.

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